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Dzanga Sangha - Un paradis en péril

Dzanga Sangha - Un paradis en péril

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Dzanga Sangha - Un paradis en péril

L’institut Royal des Sciences Naturelles a proposé en 2016 à Simon Maurissen d’accompagner une de leur équipe de scientifiques en République Centrafricaine à la fin de ce mois de janvier pour tourner un documentaire sur leur mission.  Il s’agit d’une mission d’estimation du potentiel biologique et notamment de la faune locale dans une zone protégée du sud du pays qui est menacée par la déforestation. On trouve dans ces forêts équatoriales des gorilles des plaines de l’ouest, des espèces de mammifères menacées et bien d’autres espèces encore non-identifiées.

 

Cette étude a pour but de sauver une partie de ces zones protégées car la société d’exploitation forestière s’est dite prête à exclure de son plan de coupe les zones à haute valeur de conservation.


‘Dzanga Sangha, un paradis en péril’ vient s’inscrire dans cette mission comme un moyen de sensibilisation auprès des populations du nord, bien souvent ignorantes des enjeux liés aux problématiques liées à la déforestation et aux effets que cela a sur le climat, la faune et la flore.

C’est un film scientifique et informatif, destiné à rendre hommage au travail des biologistes sur le terrain. Il a été réalisé dans le but de montrer au grand public ce qu’il en coûte de faire de grands rapports scientifiques qui se basent sur des données réelles. Pour certains, ce travail sur le terrain ne serait pas envisageable, pour d’autres, c’est un vrai privilège !

Le film est narré par Roseline Beudels-Jamar, à la tête de l’unité de la biologie de la conservation de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et présidente du WWF Belgique. Son équipe et elle, en plus d’être des scientifiques compétents, sont totalement convaincus du bien-fondé de la conservation et dévoués à la protection de la Nature.

Malheureusement, les budgets consacrés à la conservation sont en baisse constante en Belgique. Il semblerait que la Nature passe après les intérêts financiers, après tout…
Ou bien non ? Les dès sont dans nos mains. Nous avons un atout majeur : notre porte-monnaie. En sponsorisant les organismes ou les entreprises qui vont dans le sens de l’éco-responsabilité ou plus encore, le sens de la conservation de la nature, nous avons un impact ! En plaçant notre argent dans les banques ou les sociétés qui font attention à leur impact sur la planète, à plus petite échelle, en achetant des produits d’origine équitable, biologiques ou durables, ou en sélectionnant les magasins qui essayent de faire du zéro-déchet, nous avons un impact !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Explications complémentaires pour le bonus 'Pygmées et population'

Les Bayakas sont un des onze peuples pygmées d’Afrique Centrale. Les anthropologistes y font parfois référence sous le nom de Aka. C’est un peuple nomade et forestier, chasseurs-cueilleurs de subsistance. Ils connaissent la forêt comme leur poche et peuvent y vivre en autonomie, en ne prélevant que ce dont ils ont besoin, de façon durable. Quatre d’entre eux nous ont servi de guides au cours de cette mission et ils se sont révélés des hommes discrets et gentils, très attachants. Ils sont dotés de compétences incroyables pour quelqu’un qui a quitté le monde forestier : ils trouvent leur nourriture dans la forêt, ils s’y repèrent comme s’ils se baladaient dans leur jardin, ils ont un œil hors norme pour repérer les animaux et ils fabriquent toutes sortes d’outils et d’objets avec une facilité déconcertante.


Mais ces chasseurs-cueilleurs au mode de vie traditionnel n’ont pas été préparés aux changements du monde actuel. La création de parc nationaux les a écartés de leurs territoires de chasse originels, et les exploitations forestière de plus en plus invasives gonflent les populations aux abords des forêts. Et avec l’augmentation de la densité de population augmente la chasse illégale au sein de ces forêts, qui alimente le juteux mais dangereux commerce de viande de brousse destiné à alimenter les villes et les villages. Ce qui a pour effet de mettre en danger la faune locale ainsi que le mode de vie des Bayaka. 

Ce qui nous amène à un sujet très délicat, amplement débattu et très sensible : la surpopulation. Nous le constatons dans le monde entier, la population humaine est en hausse et n’est pas près de s’arrêter de grandir. Pour vous donner une idée de la vitesse à laquelle la population mondiale croît, elle a vu une augmentation de 30% de ses effectifs en 30 ans. Au début du 20ième siècle nous étions un peu moins d’un milliard, et en 2050 il est prévu que la population mondiale atteigne 9,7 milliards d’individus.
Entre temps, la biodiversité s’effondre : le monde a perdu 60% des effectifs de ses populations d’animaux vertébrés en 40 ans (lire le Rapport Planète vivante du WWF). N’y a-t-il pas une corrélation à faire ?
En Afrique, peut-être encore plus qu’ailleurs, le sujet reste tabou. Les pays sortent tout doucement de la pauvreté et se permettent d’avoir plus d’enfants (ou le taux de mortalité infantile diminue). Le modèle économique et le mode de vie des pays « développés » sert de modèle. Résultats : la population, la pollution et la consommation croissent, tandis que la surface couverte de forêts primaire, la biodiversité et la diversité de mode de vie diminuent. Plus de la moitié de l’accroissement de la population mondiale d’ici 2050 se situerait en Afrique. Les taux de croissance démographique sont les plus élevés dans 33 pays Africains.

Les membres de Bighorn Studio pensent, et ne sont pas pas les seuls, que la pire menace à la conservation de la nature c’est l’accroissement de la population. La planète telle que nous la connaissons n’est pas capable de faire face à une telle densité de population humaine couplée au mode de vie actuel d’homo Sapiens. Si l’on veut conserver une partie de nature vierge, c’est le problème à traiter en priorité.

50% for nature:

 

Cela fait plusieurs années que des études scientifiques, orchestrées notamment par le WWF, tentent d’alerter l’opinion public sur ce qu’ils appellent la 6ième extinction massive. Cette 6ième extinction massive du règne animal est comparable à l’événement dévastateur que celui qui a mis fin au règne des dinosaures il y a 65 Millions d’années, sauf que celle-ci est d’origine humaine.

 Les données font froid dans le dos : les humains et leur mode de vie sont responsables de l’extinction de 60% des effectifs de toutes les espèces de vertébrés en seulement 40 ans. Les espèces sauvages disparaissent à un rythme 1000x plus élevé que le rythme naturel. En cause ? Les dérèglements climatiques lié au réchauffement de la planète, la perte de leurs habitats, le braconnage, la surpêche, les pesticides et la pollution. L’augmentation de la population ne va faire que rendre les choses plus difficiles.

A l’aube de cet épisode d’extinction, la communauté conservationniste tente de trouver des solutions pour protéger la nature :

Une de ces solutions est de protéger 50% de la planète et de la réserver pour les 10 autres millions d’espèces avec qui nous partageons la planète. Selon ces scientifiques, c’est la seule manière d’assurer la survie des espèces non-humaines qui, à moyen ou long-terme, sont menacées par le monde humain.

Mais réserver 50% de la surface terrestre et océanique à la nature n’est certainement pas aussi simple que de tracer une ligne dans le sable et déclarer la zone protégée.  Il convient de prendre des mesures coûteuses dans chaque pays, de faire une croix sur de nombreux projets de développement urbain, de faire appel à des propriétaires privés, de contrôler les taux de natalité et de sacrifier l’accès aux ressources naturelles. Il faut également que les différentes aires protégées soient reliées entre elles au moyen de corridors.

Le Bhutan vient de prendre la décision de protéger 51% de son territoire.

En Namibie, 40% des terres sont communales et 20% de la surface du pays est occupée par des 'conservancies' (zones protégées).

Le Costa Rica, avec ses quelques 161 parcs nationaux, vient récemment de dépasser le cap des 25% de son territoire protégé, ce qui représente la moitié du chemin à parcourir pour le 50% for nature !

 

Alors, est-ce une utopie ? 

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Explications complémentaires pour le bonus « behind the scenes »​

La vie sur le terrain dans la jungle humide d’Afrique Centrale n’est pas ce qu’on pourrait appeler une promenade de santé. De plus, six semaines d’autonomie alimentaire demande une certaine organisation. En plus de tout le matériel scientifique, nous sommes partis en forêt avec d’importantes réserves de nourriture et toute une équipe de locaux pour nous servir de guides, porteurs, cuisiniers et d’assistants. Nous avions dans notre équipe quelques Bayakas et beaucoup de Bantus. Les premiers étant responsables de nous guider dans la forêt, et les autres étaient en charge des tâches moins délicates.
 

Les plus grosses difficultés que l’on rencontre en forêt pluviale, ce sont principalement les insectes. Des quantités impressionnantes de mouches, de moustiques et d’abeilles rendent la vie difficile. Les minuscules abeilles nommées ‘sweat bees’ en raison de leur attrait pour la moindre parcelle de corps légèrement humide de transpiration, volent en permanence autour de nous, se posent sur la peau humide, tente de rentrer dans nos yeux, nos oreilles par milliers. Heureusement, elles ne piquent pas. Ce qui pique régulièrement, par contre, ce sont les abeilles comme nous les connaissons ici. Elles sont de taille normale et sont attirées par la nourriture. Par centaines, cette fois, elles volent autour du camp à la recherche de nourriture. Cela provoque forcément quelques accidents et nous nous faisions piquer régulièrement. Mais si les abeilles ne sont pas dangereuses, il y a d’autres animaux que nous souhaitions éviter, comme quelques serpents venimeux, des araignées, des scolopendres. Plusieurs membres du staff qui dormaient au sol se sont fait piquer par des scorpions durant la nuit, ce qui leur a valu quelques heures d’une fièvre douloureuse. Les éléphants de forêt sont également des animaux avec lesquels nous n’avions pas envie de nous retrouver nez à nez, sachant qu’ils peuvent être agressifs.
 

Si l’on parvient à faire abstraction de ces quelques désagréments, la vie en forêt est tout à fait agréable. Les scientifiques l’expriment très bien, c’est un réel privilège d’être témoin d’une forêt presque intouchée, dans laquelle la faune est encore très présente. Nous avons eu la chance de voir des gorilles des plaines de l’ouest, des pangolins, des éléphants par dizaines, des turacos et une multitude d’autres espèces toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Malheureusement, toute cette faune et flore risque de disparaître dans les années à venir si rien n’est pas pour assurer leur pérennité. Le Parc national de Dzanga Sangha se voit encerclé par les exploitations forestières.
Dans le film ‘Dzanga Sangha, un paradis en péril’, nous proposons des solutions qui nous permettent, à nous citoyens, d’avoir un impact positif sur la conservation de la nature et de lutter contre la déforestation.

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